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veaux personnages ou pour préparer quelque accessoire ; c’était autant de loups, c’est le nom qu’on donne en argot de théâtre à ces maladresses, aujourd’hui bien rares de la composition littéraire, qui consistent à laisser le théâtre vide. Nos spectateurs étaient prévenus que les loups nous étaient nécessaires. S’ils s’impatientaient, on proposait de nommer le théâtre, Théâtre des loups, pour couper court à toute récrimination. Mon fils voulut supprimer les loups, les scènes à nombre limité de personnages, la nécessité de les tenir debout ou accrochés, les quelques répétitions auxquelles ses associés devaient s’astreindre sous peine d’embrouiller la pièce, enfin se passer d’eux du moment qu’ils étaient absents. Il imagina d’établir sur le premier plan du théâtre deux traverses à coulisseaux glissant dans des rainures, et, dans ces coulisseaux, des trous où l’on plante la marionnette munie d’un support. Ce support est une tige de fil de fer en spirale dont chaque extrémité est garnie d’un bouchon de bois, l’un qui entre dans le cou du personnage et remplace le doigt de l’opérant, l’autre qui s’enfonce dans le trou du coulisseau. Au moyen de la double traverse, les personnages en scène peuvent