qu’il ne fallait jamais mentir, mais se taire quand on ne voulait pas répondre. Puisque vous me faites parler, je dis ce qui est vrai.
— Il a raison, s’écria le marquis, et je vois bien qu’il a de noble sang plein le cœur, ce joli garçon ! — Parle-moi, je te crois. Dis-moi comment s’appelait ton père.
— Ah ! cela, je ne le sais pas.
— Sur votre honneur, mon petit ami ?
— Sur la vérité, répondit l’enfant ; ma mère s’appelait Marie, voilà tout ce que je sais, et c’est pour cela que M. Anjorrant m’a donné, en me baptisant, le nom de Mario.
— Mais Mercédès a dit, je m’en souviens bien, observa Adamas, que cette dame avait remis au curé une bague d’alliance ; elle a parlé aussi d’un cachet.
— Oui, répondit Mario, le cachet venait de mon père, il y avait des armes dessus ; mais il nous a été volé, il n’y a pas longtemps. Quant à la bague, jamais M. Anjorrant, ni ma Mercédès, qui est pourtant très-adroite, ni moi, ni personne, n’avons pu l’ouvrir. Pourtant il y a quelque chose dedans. Ma mère, qui est morte sans dire un mot que son nom de baptême, Marie, a fait signe au curé d’ouvrir son anneau. Elle n’avait pas la force de le faire ; mais, lui, il ne le savait pas !
— Va le chercher, dit le marquis, nous saurons peut-être !
— Oh ! non ! répondit Mario effrayé ; ma Mercédès ne voudra pas, et, si elle sait que j’ai parlé, elle aura bien du chagrin.
— Mais, enfin, pourquoi se cache-t-elle de nous qui pouvons l’aider à te faire retrouver ta famille ?
— Parce qu’elle croit que vous écouterez l’Espagnol, et qu’il la tuera s’il apprend qu’elle l’a reconnu.