Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol1.djvu/240

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sur la plupart de nos armes, que ce soient rapières, pistolets ou coutelas.

— Fort bien ; mais ces deux lettres S. À. qui semblent un chiffre particulier ?

— Vous pourriez les trouver sur mes propres armes aussi bien que cette devise ; ce sont marques de la fabrique de Salamanque.

Bois-Doré sentit ses soupçons s’évanouir devant une explication si naturelle.

Lucilio sentait, au contraire, augmenter les siens. Il trouvait d’Alvimar trop empressé de prévenir l’explication qu’on eût pu lui demander sur sa propre devise et sur ses propres chiffres, que l’on était censé ne point connaître.

Il toucha le genou du marquis en feignant de caresser Fleurial, et l’avertit ainsi de ne pas renoncer à son enquête.

D’Alvimar sembla l’y aider lui-même en demandant avec un certain air de fierté blessée la raison de cet interrogatoire.

— Vous pourriez aussi me demander, répondit Bois-Doré, pour quelle raison un objet qui m’est horrible à voir, se trouve là sous mes yeux à toute heure. Sachez-le, monsieur, cette arme maudite est celle qui a tué mon frère ; et j’ai tenu à ne me la point cacher, à seules fins de me rappeler sans cesse que j’ai à découvrir son assassin et à venger sa mort.

La figure de d’Alvimar exprima une vive émotion ; mais ce pouvait être une émotion sympathique et généreuse.

— Vous aviez raison de l’appeler une relique de douleur, dit-il en éloignant le couteau. Était-ce de votre frère que vous parliez hier matin, lorsque, consultant