Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/139

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— D’où vient, lui dit-il, que je ne t’ai point vu à Brilbault, la nuit dernière ?

Mario ne fut pas longtemps embarrassé de cette question.

— Je n’y étais pas, dit-il ; je récoltais des poules aux alentours, seulement pour les préserver du renard et de la pépie.

— Tu sais voler les poules ? Eh bien, c’est un don de nature qui peut être mis à profit. Mais dis-moi si l’Espagnol a parachevé sa crevaison.

— M. d’Alvimar ? demanda Mario, qui commençait à comprendre le récit de Pilar et à ne plus le regarder comme un rêve.

— Oui, oui, dit Macabre, ce chien de papiste qui m’a fait tourner le cœur avec ses patenôtres !

— Il est mort ce matin.

— Il a bien fait, l’imbécile ! Et Sanche ? Celui-là vaut mieux ; quoique bigot, il entend les affaires. Où est-il, à cette heure ?

— Il se cache.

— Que n’est-il venu me trouver ici ?

— Je vous l’ai dit, il y a du danger ici pour vous, et il le savait.

— Quel danger ? Le vieux Pignoux nous trahira ?

— Non, le pauvre homme ne sait rien de rien ; et que pourrait-il contre vous ?

— Mais qui nous menace ?

— Des seigneurs qui vous cherchent à Brilbault en ce moment, et qui, avec une grosse suite, vont repasser ici pour aller coucher à Briantes.

— Tu les as vus ?

— Oui.

— Combien sont-ils de monde ?