Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/202

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m’en a pas moins fait horreur ; car j’ai connu qu’elle était cruelle et sans aucune religion.

» Alors, ce nom de mari, qu’elle m’avait souvent donné malgré moi, me soulevait le cœur, et je me souvenais d’avoir accordé avec toi en riant, et je voyais, d’un côté de moi, le diable sous sa figure, et, de l’autre, le bon ange gardien sous la tienne. »

Comme Mario parlait ainsi, une pierre détachée de la petite chaumière tomba si près de Lauriane, qu’un peu plus elle l’eût blessée.

Les deux enfants se hâtèrent de s’éloigner, pensant que la chaumière se dégradait d’elle-même ; et il s’en allèrent rejoindre le marquis, lequel les attendait pour dîner.




LXI


Cependant on avait vainement appelé et cherché M. Poulain pour assister les mourants de sa paroisse ; on ne le trouva point.

Son logis avait été pillé par les bohémiens, de préférence à tout autre. Sa servante avait été fort maltraitée et gardait le lit, demandant au ciel le retour de M. le recteur, dont elle ne pouvait donner aucune nouvelle. Depuis deux jours et deux nuits, il avait disparu.

Enfin, dans la soirée, comme M. Robin allait se retirer avec Guillaume d’Ars et son monde, laissant tous deux leurs blessés aux bons soins du marquis, on vit arriver Jean Faraudet, le métayer de Brilbault, qui de-