Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/210

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marqua beaucoup de regret de son crime, et me pria de rétablir la vérité auprès de M. le Prince, si celui-ci, abusé autant que je l’avais été moi-même sur les circonstances et les causes de votre duel, venait à vous inquiéter pour ce fait.

— Et vous êtes résolu à le faire, monsieur le recteur ? dit Bois-Doré en examinant la figure altérée de M. Poulain.

— Oui, monsieur, répondit le recteur, à la condition que vous rentrerez sérieusement et sincèrement dans le chemin du devoir.

— Et, à présent, vous me marchandez encore, au nom de la suprême vérité, le témoignage de la vérité ?

— Non, monsieur ; car ce qui s’est passé après la mort de d’Alvimar m’a ôté l’espoir de vous convertir par l’exemple du repentir de vos ennemis. Sanche se pencha sur le visage blême de son fils et resta un instant sans rien dire et sans verser une larme ; puis il se releva, fit à haute voix l’exécrable serment de le venger par tous les moyens, et mit sa main dans celle d’un sale et brutal huguenot qui se trouvait là.

— Le capitaine Macabre ?

— Oui, monsieur, c’était le nom sinistre qu’on lui donnait.

«

— Je vous ai appelé, lui dit Sanche, pour vous livrer les trésors de Bois-Doré ; je me joins à vous, et je vous assure l’aide de cette bande d’éclaireurs et d’estradiots volontaires que vous voyez ici. Je vous ai promis par l’intermédiaire de Bellinde, un bon coup de main à faire, et le recteur ici présent, qui hait le Bois-Doré et qui est bien avec M. le Prince, vous garantira l’impunité.

» C’est alors, monsieur, que je réclamai.