Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/29

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fussiez-vous venu seul en ma maison, vous y seriez d’autant plus en sûreté. Il suffirait que vous fussiez mon hôte, et, à plus forte raison, êtes-vous à couvert sous le mandat de M. le Prince, auquel je ne prétends nullement faire rébellion. Dois-je vous suivre pour lui rendre compte de ma conduite ? Me voilà tout prêt, et sans trouble, comme vous voyez.

— Il n’est pas nécessaire, monsieur de Bois-Doré. J’ai pleins pouvoirs pour vous interroger et disposer de vous, selon que je vous trouverai innocent ou coupable… Veuillez me dire ce que M. d’Alvimar est devenu ?

— Je l’ai tué en franc duel, répondit le marquis avec assurance.

— Mais sans témoins ? reprit le conseiller avec un sourire d’ironie.

— Il en avait un, monsieur, et des plus honorables. Si vous voulez entendre le récit…

— Sera-ce bien long ? dit le conseiller, qui paraissait préoccupé.

— Non, monsieur, répondit le marquis : bien qu’il me semble avoir le droit de m’expliquer en une affaire où il va pour moi de l’honneur et de la vie, je vous prendrai le moins de temps possible.




XLII


Bois-Doré raconta succinctement toute l’histoire et montra les preuves.

Le conseiller paraissait toujours impatient et distrait.

Cependant son attention parut se fixer sur un point.