Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/59

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d’une calotte de prêtre, et qui parlait à une longue silhouette longtemps immobile comme celle d’une statue.

Puis tous les bruits cessèrent brusquement, et l’on n’entendit qu’une plainte sourde, qui ressemblait aux gémissements de la souffrance, et que Bois-Doré avait toujours saisie, revenant par intervalles, comme un douloureux point d’orgue dans les pauses de ce charivari effréné.

Le tumulte apaisé, l’ombre d’un crucifix gigantesque coupa en croix toute la muraille.

La lumière parut changer de place, et cette croix devint toute petite ; enfin, elle disparut, et une seule figure très-nettement dessinée prit sa place, tandis qu’une voix sépulcrale récitait d’un ton monotone une prière qui semblait être celle des agonisants.




XLVI


Bois-Doré, qui était resté là, retenu par l’amusement qu’il prenait à cette fantasmagorie et à ces bruits étranges, commença à sentir le froid qui faisait claquer ses dents, lorsque cette ennuyeuse psalmodie commença.

Cette fois, décidé à aller voir ce qui se passait, il fut pourtant retenu par l’incroyable ressemblance que lui offrait la dernière apparition.

Elle devenait plus précise et plus fixe à mesure que la voix lugubre débitait sa lugubre prière, et le marquis, fasciné à sa place, ne pouvait plus en détacher ses yeux.

Cette tête, si reconnaissable à sa chevelure courte