Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/69

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Puis, après avoir encore réfléchi sur toutes ces choses et fait diverses questions qui n’amenèrent aucun éclaircissement nouveau :

— Mes amis, dit-il, lorsque nous amenâmes ici ce mort en travers de son cheval, nous vous laissâmes la mallette, sans songer à autre chose qu’à nous débarrasser la vue et nous laver les mains de tout ce qui avait appartenu à notre ennemi. Cependant, nous avisant, le lendemain, qu’il se pouvait trouver dans cette valise des papiers intéressants pour nous, nous vous les fîmes réclamer, et vous répondîtes à Adamas qu’il ne s’y était rien trouvé qu’un habillement de rechange, un peu de linge et aucun papier ou parchemin.

— C’est la vérité, monsieur, répondit la jardinière, et nous pouvons vous montrer la mallette encore pleine, et telle qu’elle nous a été remise. Le voleur ne la vit point sur le pied du lit, où nous l’avions jetée, ou bien il ne voulut pas s’en embarrasser.

Le marquis se la fit apporter, et constata la vérité de l’assertion.

Cependant, en examinant et retournant cet objet, il lui sembla y découvrir une combinaison de poche cachée qui avait échappé aux recherches de ses hôtes, et qu’il fut forcé de découdre pour l’ouvrir.

Là, il trouva quelques papiers qu’il emporta, après avoir dédommagé la jardinière et l’invalide de la perte qu’ils avaient faite, et leur avoir recommandé le silence jusqu’à nouvel ordre.

Il était passé onze heures quand le marquis rentra dans sa grande maison.

Mario ne dormait pas ; il jouait aux jonchets avec Lauriane dans le salon, ne voulant pas se coucher sans avoir va rentrer son père.