Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/180

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prochait de vous avoir laissé jouer avec certaines idées dont on peut recevoir trop d’émotion. Ce que je sais, moi, c’est que, tout en jurant comme un beau diable que je ne crois pas aux dames vertes, je n’aurais jamais eu le courage de les évoquer deux fois. Il y a mieux, si elles m’eussent apparu, j’aurais certainement tout cassé dans la chambre ; et vous, que j’ai si sottement provoqué hier, vous me semblez, quant aux choses surnaturelles, beaucoup plus hardi que je ne serais curieux.

Cet aimable garçon, qui était alors en congé, revint me voir les jours suivants, et nous fûmes bientôt intimement liés. Il ne pouvait pas encore se montrer au château d’Ionis, et il attendait avec impatience que sa belle et chère cousine lui permît de s’y présenter, après qu’elle aurait consacré aux convenances les premiers jours de son deuil. Il eût voulu se tenir dans une ville plus voisine de sa résidence ; mais elle le lui in-