— Grâce à Dieu, répondis-je, je suis tranquille sur le compte de toutes les personnes que j’aime, et le chagrin personnel que j’éprouvais tout à l’heure se dissipe au son de votre voix et aux douces paroles qu’elle m’adresse. Mais comment se fait-il qu’ayant une sœur telle que vous, Bernard ne m’en ait jamais parlé ?
— Bernard est absorbé par une affection dont je ne suis pas jalouse et que je comprends bien, car madame d’Ionis est une tendre sœur pour moi ; mais n’êtes-vous pas venu avec lui, et comment se fait-il que je vous trouve seul ici, sans que personne soit averti de votre arrivée ?
— Bernard a pris les devants…
— Ah ! je comprends. Eh bien, laissons-les ensemble encore un peu ; ils ont tant de choses à se dire, et leur attachement est si noble, si fraternel, si ancien déjà ! Mais venez auprès de la cheminée de la bibliothèque, car il fait un peu frais ici.