Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

affaire qu’à des femmes honnêtes, peut-être à de grandes dames, qui me faisaient l’honneur de se moquer de moi, je tirai brusquement mon rideau et me rhabillai à la hâte.

Quand ce fut fait, j’écartai le rideau afin de guetter le moment de surprendre ces malignes personnes par un grand éclat de ma plus grosse voix. Mais quoi ! plus rien ! tout avait disparu. J’étais dans une obscurité profonde.

À cette époque, on n’avait pas trouvé le moyen de se procurer instantanément de la lumière ; je n’avais pas même celui de m’en procurer lentement à l’aide de la pierre à fusil. Je fus réduit à m’approcher à tâtons de la table, où je ne trouvai absolument rien que les fauteuils, les carafes, les flambeaux et les pains, dans l’ordre où je les avais placés. Aucun bruit appréciable n’avait trahi le départ des étranges visiteuses : il est vrai que le vent soufflait encore très-fort et s’engouffrait en plaintes