tu es un garçon de mérite, qu’on t’estime et qu’on te chérit dans ton endroit. Puis-je quelque chose pour ton service ?
— Merci, notre maître. La ferme est bonne, et, d’ailleurs, j’ai quelque chose. Je n’ai besoin de rien.
— Nous voici au haut de la côte : viens donc avec nous jusqu’à Montesparre, tu monteras avec moi sur le siége. Je conduirai, nous causerons en route.
— Pas possible, monsieur le comte : on a besoin de moi chez nous.
— Tu dis toujours ça !
— Parce que c’est la vérité.
— La vérité, c’est que tu ne peux pas vivre un jour sans Charlotte.
— Ça, c’est encore vrai.
— Allons, adieu !
— Pour longtemps sans doute, dit Gaston d’un air triste.
— Non, répondit Roger. Je reviendrai avant trois jours. M. de Salcède m’a dit que sa maison était à mon service. Je ne serai pas fâché de courir le pays avec lui.
— Et de chasser ? Vous aimez la chasse ?
— Oui. mais je n’aime pas à porter mon fusil. Nous trouverons bien un gamin…
— Je vous le porterai, moi, dit joyeusement Gaston.
— Allons donc ! Et moi avec peut-être ?