— N’insistez pas, dit alors M. de Salcède. Il ne cédera pas maintenant, laissons-lui le temps de la réflexion. Voici madame de Montesparre qui arrive, allons au-devant d’elle.
Tout le monde sortit. Je profitai du moment pour me jeter dans le passage secret et gagner la campagne.
Je voulais me rendre à Murat pour retourner à Paris par le chemin de fer. Je n’en eus pas la force. À deux lieues de Flamarande, je tombai de fatigue et demandai l’hospitalité dans un buron, ainsi qu’on appelle les chalets du pays. J’y fus fort mal, mais j’espérais reprendre des forces pour le lendemain, et j’écrivis à madame de Flamarande pour lui dire en peu de mots respectueux que je me retirais du service de la famille et que je me rendais à Paris, où je déposerais mon adresse à son hôtel, afin d’être à la disposition de ses hommes d’affaires pour tous les renseignements qu’on pourrait me demander. Je n’en prévoyais aucun, ayant tout laissé en ordre à Ménouville.
Je passai une affreuse nuit chez les pauvres montagnards, et le lendemain je gagnai Murat en me traînant. Force me fut d’y rester trois jours avec la fièvre et une sorte de bronchite ; enfin, me sentant mieux et ne pouvant m’habituer à l’idée d’un éternel isolement, je résolus de voir madame de Montesparre et de lui demander chez elle un emploi, fût-ce celui de valet de chambre, pour être à même