Page:Sand - Les Deux Freres.djvu/53

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— Tout à l’heure, dit M. de Salcède, qui m’examinait avec attention ; vous promettez le secret, c’est bien, merci. — Et toi, Ambroise ?

— Moi, monsieur Alphonse, dit Ambroise qui grattait sa tête crépue, je ne promets rien.

Nous eûmes tous un mouvement de surprise. Je croyais, pour mon compte, qu’Ambroise était soumis à M. Alphonse comme le chien à son maître.

— C’est bien, reprit le marquis avec beaucoup de tranquillité. Les raisons que je t’ai déjà données ne t’ont pas convaincu ?

— Je ne dis pas ça, répondit le paysan, mais je ne les ai pas bien comprises. Il faudra qu’on me les répète.

— Justement, tu es ici pour les entendre.

Et il fit signe à madame de Montesparre de parler.

Mais madame de Flamarande la prévint par un petit exorde.

— Mes amis, nous dit-elle, j’aurais voulu ne prendre aucun parti sur l’avenir avant que la tombe fût refermée sur celui qui nous a tracé à tous des devoirs si difficiles à remplir ; mais le temps presse parce que la présence de Roger rendra nos explications presque impossibles. Expliquons-nous donc tout de suite, il le faut ; mais, si quelqu’un de vous croyait avoir un blâme à exprimer sur la conduite du père de mes enfants, je le supplie de se rappeler que sa veuve est ici, et qu’elle y est ve-