honneur, tout en me racontant que l’abbé Ferras n’avait pu se décider à enfourcher un cheval pour courir la nuit le long des précipices. Il était resté à Murat, et ne viendrait que le lendemain matin pour la cérémonie. Roger me questionna sur le compte de sa mère. Avait-elle eu beaucoup de chagrin ? sa santé n’avait-elle pas souffert du triste voyage qu’elle venait de faire ? De son père, il ne me dit pas un mot. Évidemment il ne trouvait rien à dire pour exprimer des sentiments de tendresse et de confiance que le comte n’avait pas voulu ou pas su lui inspirer. Il ne put s’empêcher de rire en essayant de gravir le lit monumental qui l’attendait, et prétendit qu’il y avait place pour lui, les deux chevaux et le postillon. Il demanda où était l’échelle pour gagner les hauteurs d’une pareille citadelle ; puis, prenant son élan du milieu de la chambre, il bondit sur les matelas en disant que c’était indubitablement la manière de se coucher des anciens preux de Flamarande. Il riait et jouait malgré lui, le pauvre enfant ! J’étais triste en songeant que son père avait arrangé sa vie de manière à faire de sa mort une délivrance pour les siens et même pour ce fils auquel il avait longtemps voulu tout sacrifier.
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