comme un acte de déférence envers eux la volonté dernière de M. le comte. Michelin s’en montrait particulièrement flatté. Le manoir dont il était le gardien lui paraissait prendre par ce fait une réelle importance, et il n’eût pas fait bon manquer de recueillement ou de gravité pendant la cérémonie : il eût expulsé quiconque n’eût point eu un maintien de circonstance.
Madame la comtesse avait invité toutes les personnes qui, de près ou de loin, avaient eu des relations avec le défunt, et toutes celles qui étaient liées avec madame de Montesparre. Il arriva donc une vingtaine de nobles et de bourgeois, qui en patache, qui à cheval, car les voitures de luxe ne pouvaient gravir les chemins de Flamarande. Deux prêtres des environs vinrent assister le curé de Saint-Julien. J’avais apporté une quantité de crêpes et de bougies. L’architecture romane de la petite chapelle disparut sous les tentures de deuil, et on dut laisser les portes ouvertes, le vaisseau ne pouvant contenir tout le monde.
Quand le service commença, madame de Flamarande, Roger et madame de Montesparre, tous en grand deuil, ainsi qu’Hélène et l’abbé Ferras, arrivé au dernier moment, occupaient la tribune seigneuriale, qui communiquait avec les appartements du donjon. Madame m’avait invité à m’y tenir aussi. J’avais préféré m’installer dans le banc des Michelin, d’où je pouvais tout surveiller et me dé-