ressemblance ; mais il n’y en a point, et j’ai beau me questionner le sang, cet enfant, dans mes bras, ne me donne ni chaud ni froid.
— Tiennet, Tiennet, répondez-lui ! s’écria Thérence sortant comme d’un rêve ; répondez-moi aussi, car je ne sais point ce que cela veut dire, et je deviens folle d’y songer. Il n’y a point de tache dans notre famille, et si mon père le croyait…
Huriel lui coupa la parole. — Attends, ma sœur, dit-il. Un mot de trop serait bien vite dit, et c’est à Tiennet de nous répondre. Une fois, deux fois, Tiennet, toi qui es un honnête homme, dis-moi à qui est cet enfant-là.
— Je te jure Dieu que je ne le sais pas, lui répondis-je.
— S’il était à elle, tu le saurais ?
— Il ne me semble point qu’elle eût pu me le cacher.
— T’a-t-elle jamais caché quelque autre chose ?
— Jamais.
— Connaît-elle les parents de cet enfant ?
— Oui, mais elle ne veut pas seulement qu’on la questionne là-dessus.
— Nie-t-elle que l’enfant soit à elle ?
— Personne n’a jamais osé le lui demander !
— Pas même toi ?
Je racontai en trois mots ce que je savais, ce que je croyais, et je finis en disant : — Rien ne peut me servir de preuve pour ou contre Brulette ; mais, j’ai beau faire, je ne peux pas la soupçonner.
— Eh bien, ni moi non plus ! dit Huriel. Et, donnant un baiser à Charlot, il le remit par terre.
— Ni moi non plus, dit Thérence ; mais pourquoi cette idée est-elle venue à d’autres, et comment l’est-elle venue à toi, mon frère, en regardant cet enfant ? Je n’avais pas seulement songé à demander s’il était neveu ou cousin de Brulette. Je me disais qu’il était apparemment de sa famille, et il me suffisait de le voir