Page:Sand - Lettres d un voyageur.djvu/63

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Sta baveta che te zogola
Sui caveli inbovolai,
No xe torbia della polvere
Dele rode e dei cavai.
 
Sto remeto che ne dondola
Insordirne no se sente
Come i sciochi de la scuria,
Come i urli de la zente.

. . . . . . . . . .


Ti xe bella, ti xe zovene,
Ti xe fresca come un flor ;
Vien per tuti le so lagreme,
Ridi adeso e fa l’amor.

. . . . . . . . . .


In conchiglia i greci, Venere,
Se sognava un altro di ;
Forse, visto i aveva in gondola
Una bela come ti.

La nuit était si calme et l’eau si sonore, que j’entendis la dernière strophe distinctement, quoique les sons n’arrivassent plus à mon oreille que comme l’adieu mystérieux d’une âme perdue dans l’espace. Quand je n’entendis plus rien, je regrettai de ne pas être avec eux. Mais je m’en consolai en me disant que, si j’y étais allé, je serais déjà en train de m’en repentir.

Il y a des jours où il est impossible de vivre avec son semblable, tout porte au spleen, tout tourne au suicide ; et il n’y a rien de plus triste au monde, et surtout de plus ridicule, qu’un pauvre diable qui tourne autour de sa dernière heure, et qui parlemente avec elle pendant des semaines et des années, comme l’homme de Shakspeare avec la vengeance. Les gens s’en moquent. Ils sont autour de lui à le regarder et à crier comme les spectateurs d’un saltimbanque maladroit qui hésite à crever le ballon. — Il sautera ! Il ne sautera pas ! Les hommes ont raison de rire au nez de celui qui ne sait ni les quitter ni les supporter, qui ne veut pas