Page:Sand - Ma Soeur Jeanne.djvu/308

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— N’était-ce pas… ?

— Fanny Ellingston.

— Marquise de Mauville ; je me souviens ! le tombeau où tu as prié avec Jeanne. Dans ce moment-là, j’ai cru comprendre, et Jeanne a compris certainement. Pourquoi nous avoir abusés depuis et si longtemps ? J’étais en âge, moi, de garder un secret.

— Je devais, au contraire, détourner de ton esprit tout soupçon de la vérité.

— Pourquoi ?

— Parce que tu aurais aimé Jeanne et que son avenir ne m’appartenait pas.

— Je l’eusse aimée, dis-tu ? Oui, c’est possible, qui sait ? J’étais si jaloux d’elle tout à l’heure !… Mais apprends-moi donc, peux-tu m’apprendre sa véritable situation ? M. Brudnel peut-il la reconnaître, l’adopter, se déclarer son père ? N’a-t-elle pas été inscrite sur les registres de l’état civil comme ta fille et celle de mon père ? Il n’a aucun droit sur elle, elle reste ma sœur, elle l’est devant la loi !

— Qu’elle reste donc ta sœur, répondit ma mère. Pour ce qui concerne sir Richard, attendons le résultat de ses réflexions.

— Quelles réflexions ? Il ne peut rien déclarer sans attirer sur toi de graves dangers. Il n’est permis à