les moyens d’effectuer notre fuite et notre séjour en Amérique.
» Je fis observer doucement à Fanny qu’il ne fallait peut-être pas compter absolument sur les promesses de sir Richard, il y avait déjà manqué une fois…
» — Tais-toi, s’écria-t-elle ; dans ce temps-là, il ne m’aimait pas comme il m’a aimée depuis, et d’ailleurs il ne m’avait pas fait de promesses positives. À présent je compte sur lui, j’y compte absolument. Écrivons-lui, j’écrirai dix lettres s’il le faut, à toutes les adresses qu’il m’a données ; d’ailleurs, celle de sa sœur Lady C…
» — S’il a tenu parole, dit Jean Bielsa, il doit être à présent du côté de Mauville. Pouvez-vous nous dire l’endroit où il avait coutume de se tenir caché pour vous voir en secret ?
» — Il se cachait déguisé chez un braconnier qui demeurait à trois lieues de chez nous.
» Et elle nous donna des indications assez nettes cette fois.
» — N’écrivez pas, lui dit ton père, j’irai ; mais auparavant réfléchissez !
» — À quoi ? dit Fanny étonnée.
» — Oh ! il faut réfléchir, lui dis-je. Ta faute est un fait accompli, caché, sauvé ; tu as une fille à aimer, elle vivra loin de toi, mais je veillerai sur elle ; je t’en