— Pourquoi ? qu’est-ce que cela te fait que je me marie ?
— J’ai besoin d’aimer quelqu’un.
— Vraiment !
— Et je t’aimerais, si tu n’aimais que moi.
— Alors tu es d’un caractère jaloux ?
— Très-jaloux.
— Même avec ton frère ?
— Surtout avec mon frère.
— On te donne au couvent de bien fausses et sottes notions ! Une sœur ne peut pas être jalouse de son frère…, et d’ailleurs tu ne m’aimes pas tant que ça.
— Je t’aime passionnément.
Elle disait cela d’un ton si tranquille et avec une si parfaite candeur, que je ne pus me défendre d’en rire.
— Et ton oiseau, lui dis-je, tu l’aimes passionnément aussi ?
— Non, je ne puis avoir de passion que pour toi. L’amour est une chose folle et coupable quand ce n’est pas une chose légitime et sainte. L’amour qu’on a pour ses parents est pur et méritoire. Je puis donc t’aimer de toute mon âme sans mécontenter Dieu, et c’est ainsi que je t’aime ; mais toi, qui es de la mau-