Page:Sand - Mademoiselle La Quintinie.djvu/359

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flammes. Il bégaya quelques mots qui firent deviner plutôt que comprendre la pensée d’une brusque transition ; puis il lança un anathème qu’il avait lu quelque part et que nous pouvons reproduire ici, puisqu’il a été publié ailleurs.

« Le vrai infâme : — Mais voici le vrai infâme, près de qui tous les autres semblent innocents ; voici le monstre plus redoutable que le fou, pire que le païen et le renégat.

« C’est le prêtre ennemi de l’Église, c’est le parricide, c’est Judas encore couvert de la robe des apôtres, la bouche encore pleine du mystère divin.

« Il existe, je l’ai vu, je l’ai entendu. De la synagogue au prétoire, il promène l’impudence de sa trahison.

« Infâme ! nous ne te méprisons pas, toi ! Quelle que soit la misère de ton esprit, le crime est dans ton cœur, et ce crime est trop grand. Sois maudit pour le crime de ton cœur !

« Sois maudit du peuple que tu scandalises ! sois maudit des prêtres consternés ! que la femme qui t’a enfanté maudisse ses entrailles ! que l’évêque qui t’a sacré maudisse sa main ! sois maudit dans les cieux !

« Sois maudit, ostiaire qui ouvres à l’ennemi et qui sonnes la cloche de rébellion, lecteur qui fais mentir les saints livres, exorciste qui invoques Belzébuth, acolyte qui portes le flambeau de Satan !

« Sois maudit, diacre prévaricateur, toi qui as reçu l’esprit de Dieu ad robur, pour défendre les biens de la sainte Église, et qui dis aux voleurs que le domaine sacré leur appartient !

« Sois maudit, prêtre sacrilége, profanateur de l’autel, parricide abominable, violateur des serments les plus saints ! Tout ce que tu trahis, tu le trahis dix fois. C’est