Page:Sand - Monsieur Sylvestre.djvu/115

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moyen de faire du bien aux autres. Mais vous, monsieur, sans être trop curieuse, pourquoi donc demeurez-vous dans notre endroit ?

— Je demeure assez loin, ma bonne dame.

— Oh ! vous demeurez là en face ; il n’y a pas une portée de canon, comme dirait le garde champêtre, qui est un ancien militaire.

— J’y demeure en passant.

— Vous trouvez donc le pays à votre idée ? ou si c’est que vous voulez acheter la maison Diamant ?

— Non, je suis l’ami des Diamant, et je suis chez eux pour rétablir ma santé.

— Voyez-vous ! Vous n’avez pas l’air trop malade pourtant !

— Il y a des figures si trompeuses !

Elle me suivait toujours. Pour me soustraire à ses questions, je dus tripler le pas.

M. Sylvestre est calme et divague peu. Ses rêveries sont inintelligibles. Il murmure à voix basse, en souriant toujours ; mais il dort trop. La poitrine se dégage, mais le cerveau se prend de plus en plus, et le médecin essayera demain un traitement plus énergique, si cet état persiste.

26. — Mon vieux ami a passé une mauvaise nuit, très-agitée. Deux fois il a voulu se lever et s’en aller à la pêche, assurant qu’il faisait grand jour et que le temps était propice. J’ai réussi aisément à le retenir. Il est fort doux et ne se plaint de rien ; mais il ne dort plus et ne me reconnaît pas toujours. Le médecin n’est pas content. J’ai suivi toutes ses prescriptions, j’en attends l’effet. Madame Laroze veille avec moi. Je suis brisé de fatigue ; il y a quatre nuits que je n’ai dormi.

27. — Ce matin, je me suis aperçu que le sommeil