chercha sa sœur dans tous les couvents. Ils existaient encore par tolérance et faute d’acheteurs ; mais sa sœur ne s’y trouvait point et il se rendit à Franqueville pour avoir de ses nouvelles.
On ne le reconnut pas tout de suite, changé comme il était de taille, de visage et de costume. Il put pénétrer dans le château et parler à l’intendant, qui fut bien surpris quand il se nomma, et fit comme s’il ne croyait pas que ce fût lui. Il s’obstina même à lui dire :
— Vous prétendez être le vicomte de Franqueville et il est possible que vous le soyez, mais il est possible que vous ne le soyez pas, car vous ne produisez aucune lettre qui vous recommande et aucun papier qui prouve ce que vous dites. Dans tous les cas, je n’ai reçu aucun ordre qui vous concerne. Vos parents sont émigrés et ne paraissent vouloir rentrer qu’avec l’étranger. C’est très fâcheux pour eux et pour vous, car vos biens seront vendus et vous n’en aurez rien. En attendant, je ne puis disposer de leurs revenus que sur un ordre écrit de leur main ou sur l’injonction des lois, et, puisque vous ne pouvez rien produire, je ne puis rien vous donner.
— Je ne suis pas venu vous demander de l’argent, répondit fièrement le pauvre petit vicomte, je n’en ai pas besoin.
— Ah ! vous avez des ressources ? vous avez eu part au trésor du couvent de Valcreux, car je n’imagine pas que les moines aient été assez simples pour ne pas se le partager en partant ?
— Il n’y avait pas de trésor au couvent de Valcreux, et le peu d’argent que l’on avait en réserve a été rendu