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XX


Puisque nous étions libres, Dumont et moi, je résolus de m’absenter trois jours pour aller voir si M. le prieur était bien soigné, car M. Costejoux ne nous disait rien de sa santé, et Boucherot n’en pouvait rien savoir. Nous l’avions laissé de plus en plus asthmatique et je craignais que le dévouement de Mariotte ne se fût refroidi. Émilien m’approuva et je partis avec Boucherot pour le moutier. Il promettait de me ramener. Comme personne ne m’en voulait, les complices de l’évasion n’étant pas recherchés, je n’avais rien à craindre. J’emmenai l’âne, afin de pouvoir rapporter du linge, des habits et des livres.

J’eus soin de n’arriver qu’à la nuit bien close à Valcreux, afin de n’être pas reconnue en habits d’homme, et j’envoyai Boucherot en avant pour que la Mariotte m’ouvrît discrètement et sans exclamations de surprise. Tout se passa bien. Je pus monter à ma chambre sans être observée, y revêtir le costume de mon sexe, et me présenter devant le prieur sans l’abasourdir.

Je le trouvai bien affaibli, quoique toujours gros et coloré ; il ne pouvait plus marcher dehors ni exercer