Page:Sand - Narcisse, 1884.djvu/152

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étant venu le trouver pour lui dire qu’on allait poser les charpentes, mais que c’était grand dommage de ne pas monter le bâtiment d’un étage de plus, il répondit :

— C’est vrai, c’est vrai ; mais, que voulez-vous ! nous avons tout calculé ensemble, et ce serait trop cher. On fait ce qu’on peut, que diable !

— Montez d’un étage, lui dis-je. Quelques modestes que puissent être nos bénéfices de la première année, je vous réponds que vous aurez de quoi payer.

Il commanda son second étage avec une satisfaction enfantine, et, tout à coup, il fut pris d’une inspiration touchante.

— Attendez-moi, dit-il, il faut que j’aille à la maison chercher cent francs que je veux aller jeter dans le tronc des pauvres de la chapelle des Sœurs bleues. Ça nous portera bonheur.

— J’en accepte l’augure, lui répondis-je, et j’en veux faire autant pour mon compte. Nous irons ensemble tout à l’heure ; mais contentez donc d’abord mon impatience. Parlez-moi de mademoiselle d’Estorade. Est-elle morte, religieuse ou mariée, que vous n’avez pas trouvé un petit bout de papier à glisser dans vos lettres pour me donner de ses nouvelles ?

— Ah ! dame, c’est qu’un petit bout de papier, ça aurait été trop court pour tant de choses que j’avais à vous dire