affranchi de la fatalité, le souffle impérissable et mystérieux de la vie. »
Ainsi m’enseignait, il y a quelque vingt ans, un ami très-intelligent et très-modeste qui n’a jamais fait parler de lui comme philosophe.
Cette définition pouvait être forcée quant à l’expression : il donnait le même nom à l’instinct et à la réflexion ; mais, dans son langage figuré, il résumait peut-être d’une façon pénétrante et saisissante le problème de l’humanité. Je n’ai jamais oublié cette formule qui m’a toujours paru résoudre admirablement le mystère de nos contradictions antérieures et les antinomies sans fin qui divisent les hommes à l’endroit de leurs croyances.
Voici ce que je lis dans un livre dernièrement publié :
« Les choses se passent dans l’être humain comme si, à côté du cerveau pensant, il y avait d’autres cerveaux pensant à notre insu, et commandant à tous les actes ce que j’appelle la vie spécifique. Le dualisme de l’homme et de l’animal, de l’ange et de la bête, n’est point chimère, antithèse, fantaisie. Voici le cerveau, le centre noble, et voilà les centres divers de la