moelle et du système nerveux sympathique. Ici règne la volonté, là l’instinct. Quelle lumière se répand sur la vie humaine quand on se met à y démêler l’œuvre de l’intelligence consciente et volontaire, et le travail lent, monotone et fatal de l’instinct, caché aux centres nerveux secondaires ! Comme l’âme proprement dite se trouve parfois devant cette âme-instinct qui ne devrait être que servante[1] ».
Voilà bien, en somme, la définition de mon vieux philosophe — sans le savoir : une âme libre, immatérielle, fonctionnant au sommet de l’être ; une âme esclave, spécifique, c’est-à-dire commune à toute l’espèce, agissant dans les régions inférieures ; ici la moelle épinière transmettant ses volitions à l’encéphale, là l’encéphale luttant avec la volonté, dont il est le siège, contre les volitions aveugles de l’instinct.
De là deux propositions contraires qui contiennent chacune une vérité incontestable.
« L’homme est toujours et partout le même, disent les uns : cruel, lascif, intempérant, paresseux, égoïste. Les mêmes causes produisent
- ↑ Auguste Laugel, des Problèmes de l’âme. Paris, 1868.