sens qu’elle ne servait qu’à ranimer ses révoltes. En lui imposant des sacrifices, l’esprit tranquille et fort la mortifie surabondamment.
Mais les appétits déréglés, vicieux, immondes, sont-ils donc une loi de l’espèce ? Si certains animaux, en se rapprochant de la forme humaine et du développement de l’encéphale, nous offrent le repoussant spectacle de la lubricité, de la cruauté, de la gourmandise ; si l’homme sauvage lui-même, aux prises avec l’animalité, s’imprègne des instincts de la brute, de cette confusion de limites entre l’homme et le singe que l’instinct humain ne soit pas modifiable ? Il l’est à un point qui frappe de surprise et d’admiration, quand on ne voit que la surface des mœurs civilisées. Le respect d’une convention qui prend sa source dans le respect de soi et des autres est une victoire bien signalée de la volonté sur l’instinct.
Si c’est peu que cette décence extérieure qui, sous le nom de savoir-vivre, voile des abîmes de corruption, c’est déjà quelque chose. La sainteté pourrait consister dès aujourd’hui à identifier la vie secrète et cachée à ces apparences de pudeur, de bonté, d’hospitalité, de raison,