qui sont le code de la bonne compagnie. Pourquoi non ? Où est l’obstacle ? Pourquoi toute parole aimable ne serait-elle pas l’expression d’une âme aimante ? Pourquoi toute allure de pudeur ne serait-elle pas la manifestation d’une conscience épurée ? Pourquoi tout simulacre d’obligeance ne prendrait-il pas sa source dans la joie d’assister son semblable ? Pourquoi toute discussion de l’intelligence ne reposerait-elle pas avant tout sur le désir de s’instruire ?
Avoue que, si nous arrivions à marier la politesse parfaite à une parfaite sincérité, nous serions déjà, sans sortir de nos lois et de nos usages, montés à un degré supérieur d’excellence et de joie intérieure.
La joie intérieure, voilà un grand mot ! C’est le premier des biens, parce qu’il est le seul qui nous appartienne réellement. Je ne vois pas que beaucoup de gens s’en préoccupent et le cherchent. La masse court aux satisfactions de l’instinct : les vicieux s’efforcent d’exaspérer leurs appétits pour mieux sentir l’intensité de la vie animale ; les ambitieux se vouent à une anxiété incessante qui bannit la joie du sanctuaire de leur âme ; des esprits plus élevés se