ce qu’il possède de vrai. Toute conception d’une abstraction parfaite a son siége dans notre intelligence et sa raison d’être dans notre cœur.
Pour percevoir l’idéal en dehors de soi, il faut donc le percevoir en soi. Pour connaître Dieu, l’homme doit se connaître, et mon avis est qu’il ne l’ignore que parce qu’il s’ignore lui-même.
Certaines études ont conduit tristement quelques-uns à ne reconnaître en nous que l’âme spécifique, la plupart des autres ont confondu cette première région de la vie commune à l’espèce avec la seconde, siége de la vie individuelle. Ce mélange de liberté et de fatalité n’a pu trouver de solution pratique, puisque la discussion continue sous tous les noms et sous toutes les formes. Le christianisme a dû expliquer le mal par l’intervention du diable, et il y a encore des gens qui croient au diable, la logique de leur croyance exigeant cette bizarre hypothèse.
Pourtant on s’est généralement arrêté à la notion d’une vie instinctive et d’une vie intellectuelle, et on a fait procéder nos contradictions intérieures du combat sans issue de ces deux natures. La notion de l’univers, moulée sur cette notion de nous-mêmes, est restée problématique, et confond