Page:Sand - Nouvelles Lettres d un voyageur.djvu/235

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Cela est vrai à partir de sa source jusqu’aux montagnes de l’Auvergne. De là, la frontière qui divisait les deux pays, se dirigeant à travers les montagnes de la Marche, aboutissait, en suivant une ligne droite, au pertuis d’Antioche.

Nous y voilà, monsieur le rédacteur. Les poëtes du pays de la langue d’oc s’appelaient troubadours ; on nommait trouvères ceux de la langue d’oil. Ainsi, à partir de la province de la Marche jusqu’à la frontière du nord, français, proprement dit, et trouvères c’est le pays de Rabelais, de Paul-Louis Courier et de Blaise Bonnin ; à partir, au contraire, de la même province jusqu’aux rives de la Durance, dialecte provençal et troubadours, troubadours purs ; nos braves voisins de la Marche peuvent seuls revendiquer les deux qualités ; car, pour le dire en passant, c’est au milieu de leur pays qu’était assise la noble forteresse de Croizan. C’était là, au confluent de la Creuse et de la Sedelle, que passait la ligne séparative des deux dialectes.

Vous savez mieux que moi, monsieur le rédacteur, qu’on a beaucoup et savamment écrit sur les troubadours et les trouvères. Mais il nous