de Jean Sobieski ne sont plus soldats, ils sont ouvriers pour ne pas être mendiants sur une terre étrangère. Quatre cent cinquante autres émigrés suivent l’enseignement de nos savants dans différentes écoles.
Mais il reste environ onze cents personnes, vieillards, femmes et enfants, accablées par les infirmités, la misère et le désespoir. Le temps, loin d’adoucir cet amer regret de la patrie, semble avoir rendu plus profond encore le découragement des victimes. Le chiffre des exilés morts en 1832 est de onze seulement, et cette année il s’élève à soixante-quatorze. À mesure que les rangs s’éclaircissent, la misère augmente, car l’abattement moral, l’épuisement des forces sont le partage des chefs de famille, des mères chargées d’enfants. Des orphelins restent sans ressources, des vieillards sans consolation, des jeunes filles sans conseil et sans appui.
Au milieu de ses désastres et de sa détresse, l’émigration a reçu du ciel le secours et la protection d’un ange. La princesse Czartoryska, femme du noble prince Czartoryski, qui fut à la tête de la révolution polonaise, a consacré sa vie au soulagement de tant d’infortunes. Cette