Page:Sand - Nouvelles Lettres d un voyageur.djvu/247

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femme, qui eut une existence royale, vit aujourd’hui à Paris avec sa famille, dans une médiocrité voisine de la pauvreté. C’est quelque chose de solennel et de vénérable que cet intérieur modeste et résigné. Cette famille n’a qu’un regret, celui de n’avoir pas assez de pain pour nourrir tous les pauvres proscrits, et nous savons qu’elle se refuse les plus modiques jouissances du bien-être domestique, pour subvenir aux frais incessants d’une patriotique charité.

Qu’on me permette donc d’entrer dans quelques détails sur cette femme, dont le nom se placera un jour, dans l’histoire de l’émigration polonaise, à côté de Claudine Potoçka et de Szczanieçka.

Ceci est bien aussi intéressant qu’un feuilleton de théâtre ou qu’une nouvelle de revue ; ce sera une scène d’analyse de mœurs si l’on veut, aussi poétique à narrer simplement que le serait une création de l’art. Si quelque grand talent d’écrivain s’y consacrait, la postérité donnerait peut-être tous nos romans prétendus intimes pour ce tableau historique de la vie d’une princesse au XIXe siècle.

Compagne dévouée d’un digne époux, mère de