Page:Sand - Nouvelles Lettres d un voyageur.djvu/269

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choses qu’on a voulu désunir sont indissolublement solidaires l’une de l’autre. Avant de dresser un cheval, il faut savoir : 1° ce que c’est que le cheval en général ; 2° ce qu’est en particulier l’individu soumis à l’éducation. Nous avons dit comment la connaissance de l’individu était indispensable lorsqu’on ne voulait pas s’exposer à lui demander autre chose que ce qu’il pouvait exécuter. Quant au cheval en général, nous disons que c’est un être énergique, irritable, généreux, par conséquent. On pourrait presque dire de lui, que c’est, après l’homme, un être libre, puisqu’il est susceptible d’abjurer la liberté naturelle de l’état sauvage et d’aimer non-seulement la domesticité, mais l’éducation. Aimer est le mot, et les poëtes n’ont fait ni métaphore ni paradoxe en dépeignant son ardeur dans le combat et son orgueil dans l’arène du tournoi. Autant un cheval courroucé par une éducation abrutissante se montre colère, vindicatif et perfide, autant celui qui n’a jamais éprouvé que de bons traitements et que l’on instruit avec logique, patience et clarté, répond aux leçons avec zèle et attrait.

Il s’agit donc de faire de cet être intelligent