Page:Sand - Nouvelles Lettres d un voyageur.djvu/304

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lui creuse un autre lit, et l’oblige à se détourner. Les débris incandescents des volcans ravagent en vain ses cultures : il les transporte ailleurs, et il attend. Il sait que ces déserts redeviendront fertiles, il sait aussi quels abris ces gigantesques vomissements refroidis offriront à sa demeure, à son troupeau, à son verger, et, de cette nature terrible, de ces cratères éteints, il se fait une forteresse et un jardin.

En ouvrant des routes dans la lave, en dessinant des jetées à la côte, en explorant lui-même les profondeurs sous-marines à l’aide du scaphandre, en étudiant les habitudes de l’atmosphère et ses perturbations violentes, M. Louis Maillard a pu observer cette nature tropicale sous tous ses aspects. Ses notes embrassent donc tout ce qui constitue l’existence de la colonie : topographie, hydrographie, météorologie, géologie, botanique, zoologie, agriculture, industrie, administration, histoire, législation, finances, statistique, arts, coutumes, biographie, travaux publics, etc. Toutes ces recherches, sobrement et clairement exposées, appuyées des indications et témoignages des hommes les plus sérieux et les plus compétents de la colonie, sont venues