Page:Sand - Pierre qui roule.djvu/167

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de bon cœur, comme bien vous pensez ; mais, pour ne pas attirer l’attention sur l’incident ridicule qu’il lui fallait subir, il s’était hâté de monter dans la voiture avec Bellamare et avec Marco, qui avait renoncé à protéger ces dames en me voyant relever si à propos l’honneur de notre compagnie. Naturellement, le cheval de la voiture, dont Vachard avait pris les rênes et qu’il coupait en vain de coups de fouet, ne pouvait rejoindre les cavaliers. Impéria m’avait prié d’attendre ceux-ci ; mais, dès qu’ils furent près de nous, stimulés par leurs encouragements, nous repartîmes à fond de train, résolus à ne pas nous laisser dépasser et à ne pas donner au capitaine la possibilité de nous rejoindre.

Nous arrivâmes ainsi jusqu’à l’endroit où nous devions quitter les rives de la Loire pour entrer dans les terres, et, là, nous ne savions plus le chemin. La course avait donné à ma compagne une animation que je ne lui avais jamais vue.

— Comme vous êtes belle ! m’écriai-je éperdu lorsqu’elle s’arrêta pour me demander de quel côté il fallait nous diriger.

Elle avait confiance en moi, vous vous en souvenez, depuis le jour où j’avais juré de ne pas son-