Page:Sand - Pierre qui roule.djvu/169

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— Et, d’ailleurs, cela vous est bien égal ?

— Pourquoi me dites-vous cela ?

— Il me semblait…

— Pourquoi ?

— Vous ne pouvez pas vous intéresser beaucoup à moi.

— Qu’ai-je donc fait pour perdre la confiance que vous m’accordiez ? Voyons, dites !

— Vous avez l’air de ne plus savoir si j’existe.

— Si j’ai cet air-là, mon air est menteur. Je parle de vous sans cesse avec Bellamare, et je lui disais hier que je vous aimais et vous estimais chaque jour davantage.

— Pourquoi ? je vous en prie, dites-moi pourquoi. Je voudrais tant savoir en quoi je peux mériter votre amitié… et celle de M. Bellamare !

— Je peux très-bien vous dire pourquoi ; vous êtes bon, sincère, dévoué, intelligent, exempt de vices. Enfin vous valez Léon, et vous êtes plus vivant, plus aimable et plus sociable.

— Je suis bien heureux alors ; mais, pourtant, si je n’ai jamais de talent…

— Alors, malheureusement, vous nous quitterez.

— Pourquoi ? Ne pourrais-je pas me rendre utile