Page:Sand - Pierre qui roule.djvu/20

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— Je ne veux déranger personne, lui répondis-je, touché de sa politesse, mais peu alléché par l’aspect et l’odeur du festin. Je venais demander un renseignement…

— Peut-on vous le donner ?

— Vous probablement mieux qu’un autre ; je voudrais savoir de quel côté et à quelle distance sont le rocher et la cascade de la Volpie.

— Très-bien, venez avec moi, je vais vous donner une idée de ça.

Comme, cette fois, malgré sa courtoisie et son obligeance, le beau garçon me paraissait un peu gris, je le suivis plutôt par politesse que dans l’espoir d’avoir une explication bien claire.

— Tenez, me dit-il après m’avoir conduit, en titubant quelque peu, à dix pas de la maisonnette, vous voyez cette longue côte uniforme qui ferme l’horizon ? Elle est plus élevée qu’elle ne paraît ; c’est une vraie montagne qui exige une heure de marche. À présent, voyez-vous une espèce de brèche placée de biais au point le plus élevé, juste au-dessus de la pointe du clocher de la ville ? C’est là.

— J’avoue que je ne vois rien. Il fait nuit, et, demain, j’aurai peut-être quelque peine à m’orien-