Page:Sand - Pierre qui roule.djvu/240

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trop peur qu’il ne me fût contraire. Je répondis que j’étais libre de toutes les manières, et que j’y regarderais à deux fois avant de renoncer à un si grand avantage.

— Vous viendrez nous rejoindre demain à Tours ? me dit Impéria au moment de monter en wagon : songez que, sans Léon et sans vous, nous n’oserons faire un pas.

— N’avez-vous point les autres et le cher directeur ?

— Le cher directeur va être trop occupé de l’installation générale, et les autres sont bien gentils, mais ce n’est pas vous. Adieu ! Amusez-vous bien, et ne nous oubliez pas.

Elle partit en me regardant d’un air si chastement affectueux, que l’émotion de la chambre bleue me parut un vain songe. On eût dit qu’Impéria devinait ma situation, et je me persuadai que ses yeux me disaient : « N’en aimez pas une autre que moi. »

Je ne parlai point de ces choses à Léon. Du moment que je n’étais pas incertain, je n’avais pas à le consulter. Je ne lui parlai que de lui. Son ami du n° 23 était un fils de famille assez instruit et