probablement un grand poëte pour donner une forme précise et durable aux élans, déjà affaiblis, de son imagination.
Une seule province de France est à la hauteur, dans sa poésie, de ce que le génie des plus grands poëtes et celui des nations les plus poétiques ont jamais produit : nous oserons dire qu’elle les surpasse. Nous voulons parler de la Bretagne. Mais la Bretagne, il n’y a pas longtemps que c’est la France. Quiconque a lu les Barza-Breiz, recueillis et traduits par M. de la Villemarqué, doit être persuadé avec moi, c’est-à-dire pénétré intimement de ce que j’avance. Le Tribut de Nomenoé est un poëme de cent quarante vers, plus grand que l’Iliade, plus complet, plus beau, plus parfait qu’aucun chef-d’œuvre sorti de l’esprit humain. La Peste d’Éliant, les Nains, Desbreiz et vingt autres diamants de ce recueil breton attestent la richesse la plus complète à laquelle puisse prétendre une littérature lyrique. Il est même fort étrange que cette littérature, révélée à la nôtre par une publication qui est dans toutes les mains depuis plusieurs années, n’y ait pas fait