Page:Sand - Questions d’art et de littérature, 1878.djvu/118

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s’ils nous en laissent le temps, nous finirons par accoucher de quelque magnifique solution du problème qui les trouble et les agite. À ceux d’en haut : Soyez tranquilles, nos talents sont une digue qui arrête le flot populaire. Nous saurons bien reculer la crise, car nous viendrons à bout de faire croire que nous y travaillons ; et, en attendant, récompensez-nous, car la vie se passe, et après nous la fin du monde. Et à nous-mêmes ru)us disons : Parfumons toujours nos discours d’assez belles phrases sur le progrès pour que nous puissions voguer sur ces petites planches de salut si le naufrage nous surprend avant que nous périssions de vieillesse, ce trépas qu’Arlequin eut la profonde sagesse de choisir entre tous les genres de mort qu’on lui proposait, et que nous nous souhaitons, au nom du Père, du Fils, etc., car nous sommes chrétiens aussi dans l’occasion, quand cela peut servir à nos argumentations, sans offenser ceux qui ne croient à rien.

M. Z. — Mon cher A., vous dites tant de méchancetés, que j’ai presque envie de défendre nos adversaires. Je conviens que leurs invectives provoqueraient des accusations du même goût ; mais je ne m’en chargerai pas, certain que je suis qu’il y a chez ces hommes plus d’ignorance que de malice, plus de frivolité que de perfidie. Laissons-les tranquilles, je vous en prie, et revenons à notre propos. Vous avez blâmé des fautes qui n’ont pas été commises, que je sache. La publication que M. Olinde Rodrigue a faite de ces Poésies sociales, qui ne sont pas toutes banales, et qui devaient, à coup sur, lui attirer de la part de quelques esprits forts des critiques amères, est un acte de courage dont ces esprits forts ne seraient cer-