Page:Sand - Questions d’art et de littérature, 1878.djvu/189

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Ourcq, du calicotier de Rouen, du cordonnier de Paris, de la couturière de Dijon.

» Le jeune maçon de Toulon ne déparera pas, j’espère, cette intéressante pléiade.

» Ce sont là des signes précurseurs et infaillibles d’une émancipation politique prochaine, contre laquelle de prétendus hommes d’État roidiront vainement leurs petits bras. »


À la rapide analyse de cette vie de poète tracée par M. Arago, nous ajouterons celle que M. Ortolan a donnée dans la préface du premier volume des Marines de Poncy ; elle n’est pas plus longue que l’autre, La vie de Poncy est une courte journée, mais elle est déjà bien remplie :


« Pauvre enfant, venu à de pauvres parents (en 1821). Jusqu’à neuf ans, la vie de la rue ou des champs ; ou bien gardé avec des enfants de son âge, en petit troupeau, au prix d’un franc par mois pour chaque tête.

» À neuf ans, la vie de travail qui commence ; manœuvre au service des maçons.

» Puis, au temps de la première communion, un essai d’apparition à l’école mutuelle, suivi d’un an et demi d’études chez les frères de la doctrine chrétienne ; plus tard, quelques mois à l’école communale supérieure. De là, revenu au plâtre pour toujours. »


Quelques mois à l’école primaire, les leçons des frères ignorantins, c’est peu ; et pourtant c’est mieux que rien. Dans un temps où les progrès eussent pu