Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/103

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quand ces forces distinctes ne seront plus divergentes, c’est quand l’homme politique pourra ou voudra apprécier un système philosophique, c’est quand le philosophe saura ou daignera juger un système politique que nous entrerons dans la véritable et féconde activité qui nous manque.

Déjà cet esprit de pondération intellectuelle, si l’on peut s’exprimer ainsi, s’est fait sentir dans des faits et s’est incarné dans des hommes. Déjà les plaisanteries des politiques contre le socialisme ont vieilli. Déjà le dédain des philosophes pour la politique est abjuré devant certains progrès incontestables. Nous avons vu M. de Lamartine être tour à tour un grand poète contemplatif et un grand orateur parlementaire ; M. de Lamennais, un noble prêtre catholique et un admirable écrivain progressiste ; M. Arago a pu lire les lois de la matière dans les astres et rechercher dans la politique la loi morale de l’humanité. Nous vous en citerions encore d’autres, mais notre travail est déjà trop long et il faut le terminer.

Nous ne pouvons pourtant pas nous abstenir de constater le fait récent qui a le plus d’intérêt politique à nos yeux dans la voie de ce progrès. Toute réunion de forces, toute association d’idées et de volontés est de première importance. Nous voulons parler de l’organisation du parti démocratique dont le journal la Réforme et la plupart des journaux indépendants de la province sont les organes actuels. Il y a là des tendances avouées, mieux que cela, proclamées, vers l’action commune et indivisible de la synthèse et de