Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/241

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degrés, vous serez forcés vous-mêmes de les reconnaître, puisqu’au lieu de porter atteinte au droit actuel de la propriété, elles lui assureront sa durée nécessaire.

Mais il existe quelque part, dit-on, des communistes immédiats qui veulent, par le fer et le feu, détruire la propriété et la famille. Où sont-ils ? Je n’en ai jamais vu un seul, moi qui suis communiste. Il y en a donc bien peu, ou leurs théories sont bien inconciliables avec celles de la majorité communiste. S’il existe une poignée de pauvres fanatiques qui ne se rattachent ni au plan inachevé et essentiellement pacifique de Pierre Leroux, ni à l’utopie romanesque et non moins pacifique de M. Gabet, n’existe-t-il pas aussi parmi vous des fanatiques de la richesse, des monarchistes exaltés qui auraient applaudi à un massacre général du peuple le 24 février ? Nous faisons grâce à ces insensés, nous ne les recherchons pas, nous ne les comptons pas, nous ne vous rendons pas responsables de leur coupable démence, nous ne vous calomnions pas, bien que vous portiez comme eux le titre de conservateurs. Nous ne pensons pas même à eux, et surtout nous n’en avons pas peur.

Tranquillisez-vous donc ! Le communisme ne vous menace point. Il vient de donner des preuves signalées de sa soumission légale à l’ordre établi, en proclamant son adhésion à la jeune République. Il a beaucoup d’organes différents, car c’est à l’état d’aspiration qu’il a le plus d’adeptes ; il en a jusque parmi les riches ; il en a chez toutes les nations et à tous les étages de la