Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/269

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n’ont donc pas admis le principe fondamental de la souveraineté du peuple. Ils l’ont nié tacitement, et pourtant ils se disaient républicains. Il y a donc des esprits qui conçoivent rétablissement d’une république sans reconnaître le principe qui lui sert de base.

On voit que ceci devient grave, et que les instincts du peuple ne le trompent guère. Il n’y a qu’à les observer et à les pénétrer pour découvrir qu’il est toujours, par le sentiment, dans la route du vrai.

On se fait, contre l’expression sacrée du vœu populaire, une arme vraiment étrange de la légalité. Quelle légalité ? celle d’hier ? Mais c’est pour la détruire que nous avons fait des barricades, renversé une monarchie, proclamé la République, élu un gouvernement provisoire. Avez-vous oublié que le cri de Vive la Réforme électorale ! a précédé et précipité la révolution ? N’avez-vous pas compris que ce cri signifiait Vive la Réforme sociale ?

Il est vrai que vous, les agitateurs pacifiques du premier jour, vous n’étendiez pas la réforme aussi loin qu’elle a été lancée. Vous espériez l’arrêter à ceux de votre caste sur lesquels vous pouviez compter pour vous conférer te pouvoir. Vous parliez alors de légalité, et vous en parliez fort bien. Vous portiez, sans effroi et sans scrupule, une certaine atteinte à la légalité qui vous opprimait, et vous inauguriez une légalité nouvelle, sans vous inquiéter de ceux qui resteraient opprimés par vos restrictions.

L’événement vous a dépassés et détrônés, et le