Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome I, 1831.djvu/63

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« — Si fait, écoute, je me sens en verve. Comme toi, j’ai travaillé pour l’avenir. J’ai été pauvre, ou du moins gêné. J’ai fait des dettes et des croûtes : j’ai eu des parens impitoyables qui refusaient de se prêter à mes folies, et se fâchaient quand je voulais dépenser en huit jours le fruit de cinquante années de leur travail et de leur économie. Alors, mon cher Laorens, j’ai connu l’infortune et les soucis qui rongent le cœur, et les créanciers qui grattent à la porte, et la frénésie qui dévore le cerveau, et la faim qui creuse l’estomac, et la tentation du suicide qui nous entraîne jusqu’au bord du parapet, et