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Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome II, 1831.djvu/188

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pour le sommeil sans fin qui déjà pesait sur mes paupières brûlantes.

Je lançai mon cheval au galop : c’était, je m’en souviens, un beau jour de printemps, comme celui-ci. Les bruyères étaient en fleur, et l’air tiède semblait contenir le principe de la vie éternelle. Je le respirais avec délices, chaque fois que ma poitrine haletante pouvait ressaisir la force de se soulever pour l’absorber. Les oiseaux étaient fort gais, mon cheval très-vigoureux : je me mis à siffler, laissant ma monture tantôt errer au pas sur la plaine, tantôt franchir par bonds musculeux les broussailles où nous nous égarions. Vers midi la chaleur devint acca-