Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome V, 1831.djvu/171

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sur la terrasse et que nous regardions lever la lune derrière les grands marronniers. T’en souviens-tu, amie ? Ah ! quels doux et cruels souvenirs ! Maintenant c’est fini, nous ne nous reverrons peut-être jamais ; peut-être es-tu aussi à plaindre que moi. Le ciel nous bénissait, nous étions ses enfans, maintenant il nous éprouve cruellement. Moi, je me sens minée de douleur et de fatigue : je n’ai plus ma tête. Autrefois tu me soutenais dans mes chagrins, tu pleurais avec moi, tu étais ma consolation et ma force ; depuis trois ans je suis seule, toujours seule, et quand j’ai peur, quand je me sens mourir de chagrin et d’effroi, tu